Lorsque dans le cours des événements historiques, il devient nécessaire pour une organisation de personnes de dissoudre les liens politiques qui l'ont attaché à un autre et de prendre, parmi les puissances d'Azeroth, la place séparée et égale à laquelle les lois de la nature et l'importance du devoir lui donnent droit, le respect dû à l'opinion de tous les peuples oblige à déclarer les causes qui la déterminent à la séparation.
Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les peuples d'Azeroth sont égaux ; ils sont dotés par la Déesse, la Terre-Mère, ou la Lumière de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les nations sont établies parmi les différents peuples pour garantir ces droits, et leur juste devoir est aussi de les respecter entre elles. Quand une quelconque forme de menace devient destructive de ces droits, le devoir de chacune des nations existantes est de se regrouper sous une même bannière et de combattre l'ennemi commun. Quand les dirigeants gouvernant ces nations aspirent à un objectif différent de celui de l'intérêt collectif, alors le peuple gouverné a le droit de ne pas les suivre, de quitter leur législation, et de créer une assemblée nouvelle, en la fondant sur les principes et en l'organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur.
La prudence enseigne, à la vérité, que les gouvernements établis depuis longtemps ne doivent pas être changés pour des causes légères et passagères, et l'expérience de tous les temps a montré, en effet, que les peuples gouvernés sont plus disposés à tolérer des maux supportables qu'à se faire justice à eux-mêmes en abolissant les formes auxquelles ils sont accoutumés.
Mais lorsqu'une longue suite d'abus et d'usurpations, tendant invariablement au même but, marque le dessein de les soumettre au despotisme absolu ou à des conflits sans fins, il est de leur droit et de leur devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir, par de nouvelles sauvegardes, à leur sécurité future.
Telle a été la patience de l'Ordre du Soleil Nouveau, et telle est aujourd'hui la nécessité qui nous force à changer notre ancienne organisation politique. L'histoire d'Azeroth est l'histoire d'une série d'injustices, de convoitises, et d'usurpations répétées, qui avaient toutes pour conséquences d'alimenter les conflits et d'établir une opposition féroce entre deux rassemblements de peuples aux origines différentes, et qui dans le fond n'avaient pour la plupart aucune raison de le faire. Bien souvent, des maux ont été commis des deux côtés de l'opposition, que pourtant nul ne tend à reconnaître. Le monde et les têtes dirigeantes ont beau changer, les vieilles rancoeurs restent dans l'opinion publique, au détriment de la sagesse et du devoir.
En conséquence, nous, anciens représentants de l'Ordre du Soleil Nouveau et par là du peuple de Quel'thalas, rassemblés en Confrérie Eternelle, prenant à témoin l'ensemble des peuples d'Azeroth de la droiture de nos intentions, publions et déclarons solennellement au nom du devoir et de l'urgence sollicitée par nos actions, que nous utilisons notre droit de devenir une faction libre et indépendante ; que nous seront donc dégagés de toute obéissance envers la Régence de Lune d'Argent ou les autorités de la Horde ; que tout lien politique entre la Confrérie et Quel'thalas est et doit être entièrement dissous ; que, comme les autres factions libres et indépendantes, elle a pleine autorité de faire la guerre, de conclure la paix, de contracter des alliances, de réglementer les conflits allant contre les droits cités ci-dessus et de faire tous autres actes ou choses que les factions indépendantes ont droit de faire ; et pleins d'une ferme volonté dans la protection d'Azeroth, nous engageons mutuellement au soutien de cette Déclaration, nos vies, nos ressources et notre bien le plus sacré, l'honneur.