Requiem pour Aile Vive

Requiem pour Aile Vive


Achérus, la forteresse d’Arthas et de ses Chevaliers de la Mort, s’érigeait fièrement dans les Maleterres de l’Est, au dessus de la Chapelle de l’Espoir, tel un affront à la Lumière.
Depuis la terrasse de son sanctuaire, Le Roi Liche, perdu dans ses macabres pensées, souriait sans même sans rendre compte, d’un sourire dépourvu de joie. Il contemplait la Terre corrompue qu’avait engendrée sa présence et celle de ses armées. Son regard se posa sur le dernier Rempart des Maleterres, la seule chose qui l’empêchait encore de prendre le contrôle de ces terres : le bâtiment saint, qui honorait un Dieu en qui il avait cessé de croire il y a bien longtemps déjà. Le monument abritait aussi l’un de ses grands ennemis, un fervant Paladin du nom de Tirion.
Il eut soudain une idée, quant à la manière de faire sortir son ennemi juré de cette cachette. En échaffaudant son machiavélique plan, il se surprit à rire. Un rire cruel et terrifiant, qui résonnait encore, bien longtemps après qu’il se soit tue.

Azeroth trembla.

La superbe Lune d’Argent, fierté des Elfes de Sang, cité au cœur aussi corrumpu que magnifique, frissonna toute entière lorsque l’écho de ce rire, porté par le vent, traversa chacune de ses pierres. Mais ses habitants, aveuglés par leur orgueil et leur suffisance, ne sentirent pas ce triste malaise, cet air lourd et glacé, qui s’installait peu à peu, faisant pourtant frissoner chaque parcelle de vie végétale et animale autour de la Malbrèche.

Erryah ouvrit les yeux. Pour la premère fois depuis bien longtemps, elle respirait. Sa première bouffée d’oxygène fut douloureuse, très douloureuse, mais cette douleur lui prouvait après tout qu’elle était bel et bien vivante. Le premier mot qui sortit de sa bouche semblait lui écorcher la gorge entière, tant sa voix était roque et cassée.
« Aile Vive… »

Entourant ses jambes de ses bras, rentrant sa tête entre ses genoux, elle se mit à pleurer. Elle ignorait par quel prodige elle vivait encore. Elle ne savait pas qui l’avait réveillée , ni dans quel but. Elle ne reconnaîssait même pas le lieu où elle se trouvait.
Mais elle savait que lui, il ne s’était pas relevé.

HRP : Re à tous ^^

HRP: Et bien, bienrevenue

Même si je ne suis peut être pas celui dont tu attendais le plus de chaleureuses acclamations... tout le monde fait des erreurs... surtout moi

HRP : Gné ? °°
J'ai pas souvenirs que tu aies fais des erreurs
Mais bon je suis pas un poisson rouge pour rien, donc si c'est le cas j'ai oublié
Merci pour ton coucou

Revenubonne à toi, ça fait plaisir de voir que la famille s'agrandit, je sens qu'à Noel quand je vais revenir il vas y avoir du sport

Erryah a écrit:

HRP : Gné ? °°
J'ai pas souvenirs que tu aies fais des erreurs
Mais bon je suis pas un poisson rouge pour rien, donc si c'est le cas j'ai oublié
Merci pour ton coucou

Non rien... oublie...J'ai rien dit, je t'ai confondue ^^

*Apprécie les poissons rouges*

Citation :

J'ai rien dit, je t'ai confondue

Sympa...

… Et délivrez-nous du mal

« Mais comment vous êtes-vous libérée de Son emprise ? »
Erryah sursauta. Elle était dans une auberge, avec un Paladin humain, qui l’avait sauvée un peu plus tôt, alors qu’elle s’était échappée du massacre de la Chapelle de l’Espoir. Elle comprenait et parlait le Commun, car en tant que Chevalier de la Mort, elle avait côtoyé toutes les races à Achérus.
« Croire que je m’en suis libérée est une erreur, soupira-t’elle. A vrai dire, je n’aurais jamais été assez forte pour cela. Depuis ma… renaissance, appellons cela ainsi… J’entendais Sa voix dans ma tête. Tout le temps. Il murmurait en permanance, m’empêchant de penser à quoi que ce soit d’autre. Dès que je commençais à penser par moi-même, j’entendais ses chuchottements, ce qui me refaisait penser à lui. C’était un cercle vicieux dont je ne sortais pas, et dont je n’aurais jamais pu sortir. J’exerçais alors sa volonté, parce que c’était plus facile ainsi. Essayez de vous opposer à une voix qui résonne en permanance dans vos oreilles, vous verrez qu’à part une terrible migraine, vous n’obtiendrez rien. Donc, je me suis résignée.
-C’est lâche de votre part.
-Je ne le nie pas. Par contre je ne suis pas certaine que vous vous en soyiez mieux tiré à ma place. Par ailleurs… »
Erryah baissa les yeux, l’air visiblement très troublée.
« Par ailleurs… ?
Elle prit une profonde bouffée d’air.
-Par ailleurs, écouter sa voix avait quelque chose de… reposant. Ne penser qu’à cela, et à rien d’autre… Oublier tout le reste… Ce que j’étais, ce que je ressentais n’avait pas d’importance, puisque je ne pouvais pas y penser… Je ne pouvais pas souffrir… Oh, mon si cher Aile Vive…
-Aile Vive, hein ? Oui, vous m’avez déjà beaucoup parlé de lui.
-Vraiment ? Quand cela ?
-Dans votre sommeil. Vous n’étiez pas consciente. »
Erryah fit le tour de son verre avec l’index.
« Vous ne buvez pas ?
-L’alcool n’étanche plus ma soif, voyez-vous…
-Ah, oui… Autant pour moi.
-Il nous a trahis… Envoyés à la mort, pour faire sortir Son ennemi, votre chef spirituel. Et pourtant, Sa voix me manque. Cette simplicité me manque. J’avais juste à faire ce qu’Il me demandait, Il se chargeait de tout le reste… »
Le Paladin se leva brusquement, tapant violemment du poing sur la table. Erryah ne leva même pas les yeux.
« La… chose qui vous manque, puisque l’on ne peut plus appeler cela un homme, n’est qu’une aberration contre nature, un traître à son nom, à son titre, et à sa race ! Il ne mérite pas d’exister, il n’aurait même jamais dû naître ! Il n’est rien d’autre qu’un monstre ! Mais regardez ! Regardez simplement ce qu’il a fait de vous ! Ouvrez les yeux ! »
Erryah, n’y tenant plus, se leva à son tour, regardant l’homme comme un oiseau de proie regarderait un rongeur.
« Imbécile ! Que savez-vous de moi ? Que savez-vous de lui ? Qui êtes-vous pour oser juger ? Votre peuple est faible, votre longévité est minime, ce qui vous rends pressés, autant dans vos actes que dans vos conclusions. Arthas l’a compris. C’est l’un des miens, qui m’a tuée ! Un allié à moi, une personne en qui j’avais pourtant toute confiance ! Le sang de mon peuple coulait dans ses veines, et il m’a trahie ; alors que le Roi Liche, qui n’a pourtant aucun rapport avec les Sin’Dorei, m’a relevée ! Comprenez-vous ? Tuée par un allié, ramenée par un ennemi… Alors, qui puis-je vraiment appeler allié, et qui est vraiment mon ennemi ? Vous voyez, vous ne savez rien ! retournez maintenant vivre votre petite vie, mortel, je n’ai pas d’avantage de temps à perdre. Vous ne comprendrez jamais, car vous ne voulez pas comprendre. Vous êtes aveuglé par votre Foi, parce que l’on vous a élevé ainsi, pas parce que vous l’avez choisi ! Vous êtes ce que vous êtes, parce que l’on vous a dit que c’était bien ! Dans votre hâte, vous, pauvre insecte, n’avez pas perdu de temps à vous poser les bonnes questions ! « les Paladins, c’est le Bien ? Alors je deviendrais Paladin ! » Et vous êtes comme moi, l’on vous a dit en qui croire, on vous a appris qui vous deviez défendre, et on vous a dicté quelles créatures combattre ! La seule différence, c’est qu’Arthas n’a pas le vice de s’en cacher ! »
Erryah se calma, puis s’affalla sur sa chaise. Elle ferma lentement les yeux.
« Laissez tomber… Je n’ai pas le temps de vous faire entendre raison.
-Si c’était le cas… reprit gravement le Paladin, pourquoi vous aurais-je sauvée ? »
Erryah ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, puis la referma. Elle n’avait en fait pas de réponse.
« Tout comme vous prenez les humains pour des faibles, nous vous prenons pour des êtres assoifés de sang. Pourtant, je n’ai pas hésité un instant à vous faire monter sur mon cheval. Et vous n’avez pas non plus essayé de me tuer par la suite. Ne pensez-vous pas que des erreurs de jugement soient possibles ?
Erryah soupira.
-Alors disons… que vous n’êtes peut être pas tout à fait comme les autres humains, et que je ne suis peut être pas tout à fait comme les autres elfes de sang.
-Allez vous coucher, vous semblez extenuée, lança le Paladin avec un sourire. Demain, je vous ramenerais aussi proche que possible de vos terres. Vous allez enfin revoir votre peuple.
-Il ne m’a pas manqué… murmura Erryah, mais je suppose que c’est la meilleure chose à faire. »

HRP:

Erryah ! *calin* Joli,moi je suis impatient de te revoir IG

Citation :

Citation :

Citation:

J'ai rien dit, je t'ai confondue

Sympa...

Acérée comme une lame…

Lorsque je la vis, seule et pensive sur le pont menant à la place d’ l’Epervier, observant une maison vide, livrée aux tourments de ses souvenirs, je me suis approché trop vite, avec trop d’assurance. Je me suis coupé rien qu’en l’effleurant.

Froide comme une lame…

A force de persévérance, d’écoute et d’observation, je parvins à distinguer sous son apparent désintérêt de toute chose l’étincelle d’un sujet nouveau pour accéder à son esprit, à ses pensées… à son cœur. Je parvins à trouver la faiblesse dans le cristal de glace qu’elle mettait entre elle et le reste du monde. Mais dans les grands défis de mon existence, cela resta un des plus ardus qu’il m’ait été donné de relever. Et jamais je ne sus si j’avais pu réussir complètement.

Rassurante comme une lame…

A ses côtés, je me sentis fort et compris. Elle qui ne semblait s’attarder sur personne me donnait un cadeau précieux et immatériel : sa simple présence. Elle me permit de construire ce que je voulais être ; de façonner ce que je désirais laisser de moi en ce monde.

Magnifique et brillante comme une lame…

Sous le ciel nocturne des Tarides, sous l’œil complice de la Lune, je parvins à apprendre qu’il pouvait exister, en ces mondes vastes et sans limite, des bulles d’univers dans lesquelles l’on se fichait bien des guerres et des conflits. En cette nuit, dans ses yeux je vis tout un ciel qui ne contenait que trois personnes : Aile Vive, elle et moi. Un lieu inaccessible à toute monture et qu’on pouvait pourtant cependant atteindre d’un simple regard dans ses pupilles. Ce soir là, elle me dit que j’étais différent et que c’était peut être pour cela qu’elle m’aimait.

Chaude comme une lame…

Pourtant en cela, je lui expliquai que j’étais différent et pour cela elle ne m’aima plus. Je me rendis compte alors dans les flammes de sa colère qu’une lame peut se réchauffer au contact du cœur qu’elle transperce au point d’être un tison ardent.

Innocente comme une lame…

L’épée ne tue personne. Elle n’est qu’objet. Le seul coupable est celui qui la manie, même si dans ce récit, finalement, je ne blessai que moi-même. L’excès de confiance est le pire des ennemi de celui qui est en apprentissage. Je l’avais prise pour acquise. Elle m’a appris que le cœur d’un être se conquiert à chaque seconde.


Non Erryah, je ne t’ai pas oubliée. C’était juste mon humour maladroit.


Sinon, tes textes sont toujours aussi agréables à lire... un réalisme qui donne envie d'en savoir plus. Toujours cette froideur et cette juste distance qui donne envie d'approcher pour comprendre, comme pour lire par dessus l'épaule d'un inconnu.

Ca me fait de la peine pour ce pauvre Aile Vive, quand même.

Ton texte me touche beaucoup !
Oui je suis très triste aussi pour Aile Vive, je l'avais tellement fait vivre pour Erryah qu'il me manque à chaque seconde...

Nous rejoindrons le Ciel

Erryah ouvrit lentement les yeux, sentant une peau froide et écailleuse contre son bras. Cette sensation, elle ne la connaissait que trop bien.
« Non, Aile Vive… Je voudrais dormir encore un peu… Va chasser des rongeurs tout seul… »
Les minces rideaux transparents se soulevaient sous l’effet d’une légère brise, et un magnifique soleil brillait au dehors, gorgeant toute la chambre de lumière. A travers la fenêtre, on pouvait voir le superbe décor qu’offraient les Bois des Chants Eternels.
La présence se faisait insistante, suppliante. Erryah se leva en soupirant longuement.
« D’accord, d’accord… Tu as gagné, arrêtes donc de te tortiller ainsi.
Aile Vive virevoltait d’impatience dans toute la pièce, manquait de renverser plusieurs objets.
« Moui… J’arrive, calme-toi ! Voiiiiilà… »
Erryah se leva et caressa tendrement le Faucon Dragon. Il claqua doucement du bec pour exprimer sa joie. Erryah lui sourit. Elle n’aurait jamais pu être plus heureuse que dans ces moments-là.
Elle descendit lentement l’escalier de la grande demeure dans laquelle elle avait passé la nuit. Elle se dirigea les yeux mi-clos vers l’armurerie, afin de s’équiper. Chaque recoin de cette maison, chaque porte, elle les connaissait par cœur.
En ouvrant la gigantesque pièce, elle dût fermer les yeux, tant la lumière s’infiltrait par les grandes arches vitrées. Aile Vive la suivait, voletant frénétiquement tout autour d’elle.
« Une splendide journée s’annonce, mon grand. Les traces seront faciles à pister, tu pourras t’exercer sur autre chose que des musaraignes », lança Erryah à son familier, une pointe d’ironie dans la voix.
Erryah s’équipa, puis sortit à l’extérieur. De superbes fleurs blanches jonchaient le sol, se tenant amoureusement ouvertes vers le ciel.
« Regarde, Aile Vive, des pacifiques ont éclos cette nuit. Tu sais, il paraît que ces plantes doivent leur nom au fait qu’elles poussaient sur les champs de bataille désertés. Dès que les premières pacifiques poussaient, le peuple savait que la guerre était terminée. Donc, ces plantes étaient considérées comme les âmes de valeureux soldats montés au ciel. Lorsque toi et moi, nous tomberons, j’espère que des pacifiques orneront nos tombes… Même si ce ne sont probablement que des contes pour petite fille, Aile Vive, j’aime cette vision des choses... Pas toi ?»
Erryah se pencha, attrapa une fleur et la sentit avec passion. Elle se surprit à sourire.
« Ce n’est pas tout à fait la vérité… » fit une voix sombre. Et le ciel devint subitement rouge.
Erryah sentit son sang se glacer, et pas uniquement à cause du vent violent qui venait de se lever. « Il » était derrière elle. Juste derrière elle. Pourquoi était-il là ? Après tout, elle était… Elle était… Où était-elle, déjà ? Cette demeure, à qui appartenait-elle ?
Erryah se rendit compte qu’elle ne connaissait pas cet endroit, bien qu’elle s’y fût dirigée comme si elle y avait toujours vécu.
« La vérité, je vais te la dire. Mais c’est bien parce que c’est toi… »
« Il » s’avança. Elle n’osait pas regarder dans sa direction. Une fois arrivé dans son dos, il caressa nonchalamment une mèche de cheveux de l’Elfe, puis lui chuchota, tout près de son oreille :
« Ces fleurs, Erryah, ma chère Erryah, ont besoin d’un certain engrais pour pousser… Qui ne leur est apporté que par des corps arrivant déjà à un certain état de décomposition… Ils ne poussent que sur les cadavres… Mais en parlant de ça, dis-moi… Où est Aile Vive ? lança-t’il, sur un ton provocateur et faussement surpris. Avant qu’elle ne puisse répondre, il la dépassa, levant les yeux au ciel. Une pluie rouge et épaisse tombait à présent.
Erryah, les yeux dans le vide, était complètement perdue. Elle était dans un lieu qu’elle ne connaissait pas, elle avait beau regarder aux alentours, Aile Vive n’était plus là, et « il » était près d’elle. Que c’était-il passé ? Comment s’était-elle retrouvée là ? Pourquoi n’a-t’elle pas été surprise avant ? Où est Aile Vive, en ce moment ? Et… que fait « il » là ?
« Oh, regarde, Erryah ! Il est là ! »
La tête d’Aile Vive venait d’apparaître au sol. Son corps avait été jeté plus loin à la va-vite.
« Il » s’approcha du Faucon Dragon.
« Je regrette, ma chère… Je pense qu’il a perdu la tête… »
« Il » éclata d’un rire sans joie, donna un violent coup de pied à la tête d’Aile Vive, qui roula aux pieds d’Erryah.
La tête entre les mains, les yeux grands ouverts sur l’horreur insensée qui se déroulait sous ses yeux, Erryah tomba à genoux, hurlant à la mort. Plus elle hurlait, plus « il » riait. Elle tremblait de tout son être, complètement brisée.
« Ne t’en fais pas… Il rejoindra le ciel… Et toi aussi… »
Elle ne s’apercevait même pas qu’il approchait, une gigantesque hache dans la main. Au moment précis où le tranchant de l’arme aurait dû entrer en contact avec son cou, le décor disparu autour d’elle, comme un miroir se cassant.
Erryah s’éveilla violemment, respirant avec difficulté, et utilisant le peu de souffle qu’il lui restait pour appeler Aile Vive. Mais elle avait beau s’époumoner, il ne vint pas. Ceci était un cauchemar, mais Aile Vive était bel et bien mort.
Seule, dans la nuit noire, tremblant et sanglotant de toute son âme, Erryah, ou plutôt le Chevalier de la Mort qu’elle était devenue, n’aurait jamais pu paraître aussi fragile. Elle acheva sa nuit assise contre le mur, recroquevillée, à pleurer toutes les larmes de son corps en pensant à Aile Vive. Elle se dit qu’il avait sans doute rejoint le ciel.

« Même si ce ne sont probablement que des contes pour petite fille, Aile Vive, j’aime cette vision des choses... Pas toi ?»