[RP] De la fin jusqu'au renouveau.

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"Tirisfal.

Voilà plusieurs jours que je erre comme une âme en peine dans les monts bordant les terres que j'ai chéries, celles que j'ai fuis à une époque de ma vie, celles que j'ai retrouvées à l'heure ou les ténèbres s'annonçaient...

La nuit se faisait ressentir et je méditais, je méditais sur ce que le Nord réserverait à nos âmes lorsque la fracture en mon cœur et dans les profondeurs de mon âme survint sans cris égards...

Je sentais ma fille empreint de doutes, d'angoisses et de désespoir, Sioun, mon fils de cœur venait de disparaître et mon cœur s'éclata en un millier de morceaux. La peine m'inondai tel le raz de marée implacable, les cris et les pleures me parvinrent en une pluie acide déchiquetant mon être...

J'étais une prêtresse de la sainte Lumière et j’étais celle qui lisait dans les cœurs, qui captait la peine pour la rendre en un sourire réconfortant, je guidais les égarés, je rassurais les mélancoliques mais toute cette énergie noire, dans ma tristesse, je l'a captais pour finir par imploser en mon temple intérieur... Mon essence même venait d'atteindre un point de non retour !

L'univers avec lequel je conversais chaque jour m'échappait, ma joie et mes convictions s'envolant le temps d'une larme, mes pouvoirs s'imprégnèrent de toutes les larmes de la terres, des morts passés, présents et à venir... Ma fin, j'en suis la seule responsable, j'ai cédée à la peine et à ce contre quoi je luttais. Le sourire s'est éteint, le rire à laissé place à la lamentation et la croyance se tue peu à peu pour ne laisser qu'une enveloppe charnelle instable, dégageant une force, celle dont je devais être constituée sans doute, celle de la vie et désormais de la mort...

Mes pieds ne touche plus le sol torturé, mon essence se diffuse comme l'air d'un ballon qui se vide... La terre répond à mes appels, la flore pousse pour finir par mourir, le bouleversement qui m'a submergée me précipite vers ma fin... Je pleure des larmes d'or sur un monde en perdition, où le chaos est venu à bout d'un espoir frigorifié par les vents nordiques.

Mes enfants, je vous aime tant ! Je me suis laissé aller au désespoir d'une mère veuve de son enfant et pleurant pour les autres et j'en paie le prix.

Mais étrangement, je sais que la fin n'est qu'un renouveau qui me conduira vers quelque chose d'autre...

Alors qu'en ce jour de renouveau Sioun s'avance pour me dire adieu en des larmes amers, je lui ai confié une larme d'espoir qui parmi toute cette peine doit fleurir parmi les vertes plaines du sanctuaire des dragons de rubis... L'essence qu'elle contient de moi devrait apaiser le sanctuaire rouge de la vie pour l'aider dans sa lutte contre la corruption.

Peut être cette fois réussirais je à apporter la paix et le réconfort sans faillir ?

Alors que je me disperse au vent en un voile d'or, je laisse à Sioun l'étoile de mes pensées, puis t-il en être le gardien pour diffuser la flamme qu'elle renferme en son sein.

Je vous aime mes enfants, ne perdez pas l'espoir car dans toute ces ténèbres, et malgré mon échec, je reste sûre qu'après la pluie battante vient le beau temps...

Puisse la vie vous portez au delà du malheur..."

[A suivre...]

Cette nuit-là, alors qu'elle s'était endormie auprès de Lois dans leur nouveau repaire, Inannä se réveilla en sursaut, se redressant sur le lit, complétement en nage. Encore un cauchemard... se dit-elle, mais sans que cette pensée ne la rassure pour autant. Celui-ci était différent, ce n'était pas une simple torture mentale de la traînée d'Onirion, comme c'était le cas lors des cauchemards précédents. Celui-ci était le reflet de la vérité, elle le sentait dans son for intérieur. Elle avait revu Mhaere effondrée, recroquevillée, en larmes, tout comme elle l'avait vue lors de sa chute du Pic de Givrelame. Le même visage anéanti et pâle, son visage à elle, qui d'habitude rayonnait d'espoir. Pendant sa chute, cette vision avait pris fin avec l'intervention de la voix résonnante. Mais dans son rêve, elle s'était mise à courir en direction de sa mère, elle voulait la réconforter cette fois, lui annoncer que Sioun était à nouveau en vie, qu'elle avait changé et réparé ses erreurs, et lui dire combien elle l'aimait. Alors elle courrait. Elle courrait de plus en plus vite, pour essayer de la rejoindre. Etrangement, le vent qui soufflait dans les cheveux blond platine de sa mère semblait emporter dans son sillage des milliers de poussières dorées, semblables à des grains de sable fin. Ses cheveux devenaient poussière d'or, puis ce fut au tour des extrémités de ses doigts qui priaient de disparaître au gré du vent. Ina avait le coeur qui battait de plus en plus vite. Elle commençait à avoir peur de perdre sa mère à nouveau en arrivant trop tard. Elle courrait, mais la distance qui la séparait de Mhaere était encore incalculable. Et pendant ce temps interminable, son corps continuait de se désagréger inexorablement sous ses yeux, et déjà elle n'avait plus de visage, plus de bras, tandis que s'élévait le nuage de poussière au firmament. Inannä appelait sa mère, criant son nom de toutes ses forces, mais sans que celle-ci ne l'entende. Elle avait la respiration saccadée et ses poumons lui brûlaient de ne pouvoir lui donner plus de souffle. Et quand finalement elle arriva sur place, il ne restait plus rien de sa mère que du sable par terre. Alors elle pleurait, en serrant le sable dans ses poings, et le laissant lui filer des doigts, impuissante. Puis le sable sous ses genoux commençait à se mouvoir, et elle s'enfonçait dedans au fur et à mesure sans chercher à se débattre. Et elle tomba. C'est à ce moment-là qu'elle s'était réveillée.
La prêtresse resta ainsi un long moment à réfléchir, après s'être assurée qu'elle n'avait pas réveillé Lois. Cela faisait plusieurs semaines qu'elle n'avait pas revu sa mère, et elle savait que ça ne servirait à rien de la chercher. Elle n'était plus de ce monde, et cela à cause d'elle. Elle se sentait coupable, et fut prise à nouveau de remords douloureux. Elle croisa les doigts et ferma les yeux, ses pensées toutes tournées vers Mhaere :
Mère... lui adressa-t-elle en prières, tu me manques... reviens s'il te plait... Reviens comme tu l'as fais la première fois... j'ai besoin de toi...
Ina se recoucha ensuite en tentant de retrouver le sommeil, mais ce fut en vain.

Invité

Plusieurs jours c'étaient écoulés depuis que la prêtresse était retournée à la Lumière et que Sioun, dans sa tristesse et son dueil avait amené la graine que Mhaere lui avait donné jusqu'au sancturaire rubis. Il voulait absolument respecter les dernières volontés de celle qui pour lui avait été une mère.

Alors que les morts vivants appentaient les terres sacrées des dragons rouges, Sioun se rendit au pied du grand arbre central et y planta la graine d'espoir aux creux des racines géantes. Poussée par les pouvoirs mystiques des lieux, la graine germa à une vitesse incroyable, laissant place à une fleur écarlate à la beauté surnaturell. Petit à petit, la fleur se mit à grossir de plus en plus, des racines et un feuillage abondant envahir le petit coin de verdure, engloutissant de même un rocher bien étrange à proximité.

Extasié devant ce spéctacle merveilleux Sioun tomba à genou et sans comprendre pourquoi, l'étoile du souvenir que lui avait confié Mhaere se libéra et alla s'enfermer dans au centre de la fleur qui se referma pour se faire enfin emprisonnée sous les racines protectrices. Sioun, protecteur, resta près de la gigantesque plante, veillant à se que les abominations du Fléau ne viennent troubler la croissance miraculeuse de la fleur d'espoir contenant désormais l'essence mémoriale de la haute prêtresse.

[A suivre...]