[Historique] La complainte de la banshee.

Ici débute une histoire vieille de plusieurs siècles, riches de massacres, de crimes, de trahisons et d’une destinée au goût de folie et d’ambition…


Le Nord ; la guerre alors frappait à grand coup les terres des Hommes, et des Elfes. Les Nains, fier peuple des souterrains venaient d’être touchés par les hordes d’Orcs dans leur royaume montagneux de Forgefer, dernière résistance de leur grand peuple. Doomhammer alors général des hordes meurtrière des Orcs de la seconde guerre débarqua sur les rives de Lordearon pour ravager le dernier bastion des Humains et de leurs alliés, Hurlevent ayant succombée aux mains sanglantes des esclaves de la Légion Ardente… La guerre change les cœurs…

Quel’Thalas quelques années fleurissantes auparavant ; les Elfes, peuple discret et puissant vivait de manière recluse dans leur domaine forestier de Quel’Thalas, l’éternellement belle. Les forces des elfes étaient composées de puissants guerriers, d’habiles archers mais surtout de formidables mages, des êtres capables par l’étude, de tirer des lignes telluriques de leur royaume une fantastique énergie pour lancer leurs sortilèges autant merveilleux que dévastateurs. Il était une jeune femme en ces terres, fille de roturiers qui avait réussit par l’ambition et grâce ses facilités à devenir une formidable jeteuse de sorts, Nelindera Thel’noril était une élève des plus prometteuse, ses capacités à côtoyer la magie était formidables, elle apprenait de manière spectaculaire des incantations, des combinaisons d’énergie comme personne auparavant. Très vite la jeune néophyte devint une figure d’apprentissage, de discipline et de réussite auprès de ses maîtres, mais ne se voilant guère la face, ses enseignants savaient qu’un tel talent ferait payer un lourd tribut à ceux et celle qui entourait la jeune femme, car la faim appel la faim et jamais elle n’était trompée aussi durablement car derrière le masque du silence et de la droiture se cachait un mal dormant.... Progressivement, elle se issa au rang d’arcaniste puis monta jusqu’au statu d’archimage, se faisant, attirée par les combats plus rapprochés, elle décida de mélanger les armes aux sorts, ainsi, sous les enseignements des maîtres lame de Lune-d’argent, elle devint une mage de guerre redoutable et sans nul doute respectée, mais il était bien visible que quelque chose manquait au tableau dans les yeux de la jeune elfe, mais les mots rassurants et plein de conviction de ses supérieurs faisaient tenir le tout de manière toujours unit, protégeant l’ensemble avant qu’il ne commence à vaciller. Les trolls qui avait étés une menaces durant des siècles pour le peuple des hauts elfes lors de la grande guerre des trolls voyaient les derniers survivants rebelles mise en pièce par les capacités autant martiales qu’arcanique que possédait la jeune femme. Prenant pleinement conscience de l’immense potentiel de la mage de guerre, il fut décidé d’un commun accord par les mentors de la jeune fille et du corps armé que Nelindera devait figurer parmi les troupes frontales, ce qui leur donnerait un avantage certains lors de futurs rencontres, et ces dernières ne tardèrent pas…

Les années étaient bien passés, Lune-d’argent avait connu quelques différents, spirituels notamment avec l’ordre en place à l’époque, mais le conflit aussi secret que rapide passa sans fracas, néanmoins, il fut dit que la grande prêtresse disparue sans mots contre les volontés de celle qui l’avait remplacé, Indrimi la juste qui dans un sursaut de justice traqua la coupable et ancienne rivale pour exécuter le jugement qui lui avait été attribué par ses soins, la mort. Personne ne les revit ni l’une ni l’autre et une nouvelle Haute prêtresse fut mise en place et de là débuta les méandres de la corruption… En effet, Nelindera Thel’noril allait suivre les pas d’une femme ivre de vengeance, follement amoureuse du pouvoir sous sa forme la plus brute. Ainsi, la seconde guerre et les attaques du Nord débutèrent, mais Gul’dan, l’un des plus imminent sorcier que les terres des deux continents aient porté, ancien disciple de Ner’zul et grande figure de la seconde guerre, attiré par les forces mystiques des Elfes, envoya ses redoutables chevaliers de la mort contre les terres enchantées… Combattant vaillamment, laissant les royaumes au bord de la fin, l’Alliance par un concours de circonstance triompha finalement des Orcs, mais tous n’eurent pas la même chance ni même un parcours similaire… Nelindera qui combattait dans les rangs elfiques contre les forces de Gul’dan en Quel’Thalas, lesquels ses terrifiants cavaliers de la morts, vit ses soldats tués par centaines, terrassés par une magie morbide qui déchirait les âmes et flétrissait les chairs, relevant en des corps putrides ses camarades, et elle, l’une des dernières survivantes aux massacres perpétués fut capturée par l’un des sombres cavaliers présents lors de cette effroyable bataille. Emportée dans les sommets venteux bordant Quel’Thalas par des soldats morts vivants et quelques Orcs, elle allait à la rencontre d’un destin qui la frapperait de plein fouet à tout jamais, réveillant en elle ce que ses mentors avaient toujours su étouffer…

Dans les grottes humides mais néanmoins aménagées, le cavalier qui l’avait capturée elle et quelques autres elfes découvrit son visage…

«Dame Indrimi !» s’exclama Nelindera horrifiée. Comment une femme qui à l’époque était hautement considérée pouvait se retrouver là, parmi des Orcs et des morts-vivants ? Avait elle succombé à la tentation du mal et de ses sombres versés ?

Le vent hurlait dans les tunnels nauséabonds, chaque elfe demeurait silencieux, entre peur et espoir, l’espoir que cette femme anciennement bonne était là pour les sauver sous un masque de fausse terreur…

« C’est bien moi… J’ai bien changé cependant, j’ai en ma possession un pouvoir qui n’est pas celui que les elfes ont… Malgré tout, je suis prête à le partager avec toi. Je t’ai vus durant de nombreux affrontements et je dois dire que moi, qui suis désireuse de former de nouvelles recrue pour mes plans futurs, tu es semble t-il la plus prédisposée à entrer dans mes bonnes grâces. Si je t’ai sauvée de la mort dans ce combat ce n’est uniquement pour te proposer de développer ton potentiel avec moi. » Indrimi avait la mine sombre, son œil dominateur semblait maitriser parfaitement le moindre des regards qui lui était lancé. La cavalière savait que les désires et le potentiel de Nelindera serait un allié de choix pour mettre en place la confrérie dont elle avait toujours rêvée.

Nelindera était silencieuse, une étrange envie aux tripes, elle qui était toujours à la recherche de puissance pour mieux dominer ses adversaires, mais quel prix allait coûter cet apprentissage si jamais elle écoutait son envie ? Elle entendait les voix de ses mentors lui recommandant la modération, la retenue d’un pouvoir déjà grand ! Elle luttait et parvint pour la première fois à faire taire doucement ces voix, ses craintes.

« Que dis tu Mage de guerre ? C’est une opportunité comme jamais tu n’en trouveras plus, nous serons ensemble à étudier les arts que je possède, sans maître, sans lois qui nous restreindraient. Je te donne une chance, saisit la et nous ferons de grandes choses. »

Elle était opportuniste, et tout au long de sa vie, Nelindera avait pris à bras le corps tout ce qu’elle désirait sans vergogne sans véritable notion de bien ni de mal, pour autant, cela n’avait jamais porté préjudice, ses mentors veillant à l’époque au grain, mais cette fois ci, son cœur allait sombrer dans un domaine sans pitié qui n’hésiterait pas à détruire et à semer le chaos. Elle avait toujours porté en elle la graine d’u mal sourd et muet, mais cette nuit là, dans les cavernes venteuses des pics bordant la mer interdite Nelindera fit germer ce mal latent, se laissant aller dans la complaisance d’un pouvoir inconnu, qui excitait tant ses envies, sa curiosité et son orgueil, notions que ses maîtres avaient depuis tant d’années réussit à canaliser, à brider.

« Ne faites pas ça mage Thel’noril ! Ne vendez pas votre âme pour un pouvoir si noir ! » Clama un des prisonnier à genou sous la lame d’un soldat décati.

« Écouteras-tu ce fou ? Je sais qu’en vous bouillonne l’envie de connaître les secrets qui sont en ma possession, laissez ces ignares, faibles et stupides, et rejoignez moi ! Ensemble nous montrons sur des sommets qu’ils leur sont inaccessibles ! Je sais qu’en votre cœur, depuis toujours, vous avez cherché le pouvoir qui vous ferait complètement sortir du rang, qui vous rendrait unique et si admirable, aujourd’hui et parce que je sais que nous sommes de même sensibilité, je vous offre le choix de manière totalement libre, de choisir ou non d’être enfin ce que vous avez toujours été. »

La mage de guerre savait que la cavalière noire avait raison, et pourquoi se mentir au fond ? Si elle saisissait sa chance avec Indrimi nul doute que ses désirs de pouvoirs seraient comblés ! Durant tant et tant d’années, elle avait écarté ses rivales, elle avait acquis le pouvoir si facilement, mais on tenait en laisse ses dons, on ne laissait jamais la liberté d’exprimer ce qui en elle faisait toute sa force, ses pouvoirs, ses actions avaient été ruinés, sapés à leurs bases… Elle sentait en elle monter la colère et le mépris de tant d’années de retenue forcée et de faux semblant qui avaient finis par prendre le dessus sur ce qu’elle était réellement ; désireuse de plus de pouvoir, de plus de force et de l’exercer enfin sur ceux qui devait le subir sans retenue aucune ! La fièvre du pouvoir qu’on lui avait apaisé durant ces années de silence et de parcimonie venait à l’instant de prendre Nelindera et enflamma de nouveau son cœur d’une flamme plus vivace que jamais.

« Que dois-je faire pour pouvoir prétendre à ce savoir ? »

Indrimi souriait plus amplement, elle dirigea son regard vers l’elfe protestataire, et lança un sourire entendu à la mage de guerre déchue.

« Si c’est le prix à payer pour accéder à cette connaissance, qu’importe les Hommes, qu’importe les terres… Enfin j’obtiens ce dont j’ai toujours désiré au plus profond de moi, je me suis jusqu’ici contenté du peu qu’on a voulu me donner, désormais plus aucunes limites ne semblent me retenir ! Je n’ai été qu’un chien en laisse, qu’une mage de guerre sous les ordres d’Hommes qui me manipulaient, l’heure est venue de reprendre le contrôle de ma vie… »

La sombre lueur qui en elle s’éveillait à chaque pas vers les ombres pulsait de plus en plus en son cœur. Elle s’était contentée de ce qu’il lui avait été donné, ses maîtres avaient su canaliser ses envies et son orgueil, elle avait été bridée par ceux qui savaient qu’elle était dénuée de toute morale et avide de pouvoir. Ses facilités n’étaient que le fruit de sa faim insatiable pour le pouvoir… Elle c’était laissée abusée par ses mentors, mais les années lui avait donné une vision plus complète de ses capacités et depuis, elle tentait de libérer ses envie d’un carcan trop étroit pour elle. Elle n’avait été qu’une bonne petite mage, et elle le savait, cette vie ne l’avait jamais satisfaite, on ne lui avait que trop dit que son parcours était un sommet atteint avec brio, mais ça n’était que le sentier de plaine menant vers bien plus haut encore !

Cette nuit, les cris résonnèrent dans la caverne et le sang coula sur la roche froide et noire, un rire dément retenti et ce jour scella le chemin damné de Nelindera …


[A suivre...]