[RP] Lettre à Hakutao

*Une lettre estampillée d'un sceau représentant un oiseau d'ombre et de flamme arrive par courrier spécial*


Très cher beau frère,
J'ai assisté ce soir à une scène bien troublante et je suis au regret de t'annoncer que ta tentative d'emprisonner Hyopë a été partiellement un échec. En effet Ishnudora prime, le clone, était sous son influence et paradait devant moi. Il m'apparaît cependant évident qu'il ne puisse être tué quand il occupe un corps physique. Je le pense car il fait tout pour faire perdre patience aux plus fragiles émotionnellement. Je l'ai constaté avec Enoshima qu'il provoquait de manière assez apparente.

J'ai enfermé Ishnudora prime afin qu'elle passe par un sevrage après avoir renvoyé Hyopë dans le trou du cul de l'enfer. Je pense que ça sera temporaire il faudra donc agir et se tenir prêt pour son prochain retour.

1. Il faut impérativement déterminer si la mort ou l'enfermement de Hyopë de manière définitive n'aie pas de conséquence pour Ishnudora ou son clone.
2. Déterminer si dans l'éventualité de sacrifice du clône, Ishnudora n'en subisse pas de conséquences.
3. Acculé Hyopë de manière telle qu'il veuille ma mort au point de venir m'affronter face à face.

J'ai appris ton association avec Loth dans cette histoire et je suis déçu de constater que vous n'avez rien appris. On ne négocie pas avec les démons. On les mate un point c'est tout. Tout démoniste averti te le dira. Hyopë est le parfait exemple de ce qui se passe quand on leur donne le pouvoir de négocier et connaissant Loth elle ne te demandera pas un panier de pomme le jour où tu devras payer ta dette. Je suis déçu de ne pas avoir été informé de cette situation tant par toi, que par ma soeur ou toute autre personne ayant été dans le coup. Fort heureusement, quand j'ai senti le trouble ayant frappé ma mère, une rapide lecteure de la trame m'a permi d'avoir un plan d'ensemble de la situation.


Il est temps d'arrêter de paniquer et de réfléchir à une résolution stable. Je te préviens, si il arrive malheur à ma soeur ou à un des vos enfants, j'entrerais dans un état de fureur que vous ne voulez pas connaître et je traquerais tous les responsables de cette affaire. Aucun démon extérieur n'est toléré sur Azeroth sauf sous contrôle d'un démoniste expérimenté. En cas de perte de contrôle, le démoniste doit être retiré et le démon bani ou détruit. Dans le cas d'un semeur de discorde comme Hyopë il m'apparaît évident qu'il ne peut perdurer sur cette voie et perturber l'équilibre du monde davantage. Azeroth est assez au borde de la destruction pour qu'un laquet des enfers ne soit toléré. Il en va de même pour Loth. J'ai appris qu'elle avait enfermé l'esprit de Dyscordia en elle, je suis désolé, ça n'est pas l'ordre des choses. Je me suis entretenu avec ta gardienne sur certains points et il est temps de parler jeune homme et de reprendre le contrôle de toi même.


Cordialement

She'ladrim Sioun Silverblade

*Voit une lettre posée sur la table du salon. Court vers elle, espérant recevoir du courrier d'Elathiel.
Ayant lu le nom du destinataire et vu le sceau, la repose sur la table en poussant un petit soupir de déception et retourne vaquer à ses occupations*

Réponse à Sioun

Cher Sioun,

Nous avons à peu prêt eu le temps d'aborder tous les sujets hier soir mais sans vraiment rentrer dans les détails.
Tout d'abord pour ce qui est de Hyopë, qu'il ait pu posséder un esprit aussi jeune, inexpérimenté et troublé que celui du clone n'est, bien que troublant, guère surprenant. En déduire pour autant qu'il se soit échappé du crystal serait une grave erreur; comme je te l'ai dit hier soir, rien ne nous prouve que ce ne soit pas un possession à distance, une "influence" ou une sorte d'hypnose si tu préfères.
Pour vérifier cela je vais confier le crystal à Inannä, n'importe quel démoniste devrait être en mesure de vérifier si le démon est encore ou non dans le crystal, et il ne sera d'aucune utilité là où je vais.

Pour reprendre tes 3 points:

1/ La seule conséquence que je verrai à une mort précipitée de Hyopë serait de perdre toute chance de sauver ma femme, inutile de préciser donc que c'est à éviter. Et pour ce qui est de l'emprisonner nous avons vu que ça n'avait pas de conséquence, ni sur l'une ni sur l'autre, même si cela n'a duré qu'un temps.
2/ Si tu veux pousser la question plus loin je dirai que le principal est de trouver comment rompre le lien entre les deux femmes en ayant le moins de "sacrifice" à faire. N'oublie que celle que tu apelles "le clone" est ni plus ni moins qu'une autre facette de ta soeur, tout aussi originale et authentique que mon épouse.
3/ Je ne pensais pas que tu prendrais le temps de faire de l'humour dans ce courrier. Hyopë est un démon mineur, à part une grande gueule il n'a rien et il le sait, même moi je n'en ferai qu'une bouchée. Alors le pousser à te combattre? Un peu de sérieux... La souris cherche-t-elle à tuer le chat qui la pourchasse? Et d'autre part lui et ta mère sont liés, comment? Pourquoi? A toi de le savoir. Quoi qu'il en soit Hyopë ne ferait rien d'aussi stupide que d'essayer de te tuer, surtout face à face, ce n'est pas sa manière de faire et il provoquerait le courroux de ta mère.

Pour ce qui est de ton opinion sur l'affaire qu'il y a eu entre Lloth et moi, sans vouloir te vexer, je m'en moque. Ce que tu sais, ou crois savoir n'a visiblement rien à voir avec les faits aux vues du ton que tu emploies.

Et enfin ce dernier paragraphe, je pensais que tu me connaissais suffisamment bien maintenant pour me l'épargner. Tes menaces de fureur ne me font pas plus d'effet aujourd'hui qu'elles ne m'en faisaient autrefois, j'ai passé l'age de jouer à "qui a la plus grosse" et cela, probablement depuis avant même la naissance de ton grand-père. Si tu ne tolères pas les démons extérieurs en Azeroth dans ce cas je t'invite à aller nettoyer au plus vite la région de Gangrebois...
Pour ce qui est de ta dernière phrase, je dirai juste que je suis ravis que tu prennes enfin conscience de ce qui se passe autour de toi, cela dit le tram est en marche depuis un bon moment, tu le prends en marche ou tu cours à côté comme tu faisais jusqu'à présent, quoi qu'il en soit il ne ralentira pas pour toi.
"Parler" c'est maintenant chose faite et le "contrôle de soi"... S'il te plait, ne parle que de choses que tu connais paladin.

Sur ce bien à toi cher beau-frère, je te dis à dans trois semaines si les Titans le permettent.

Hakutao


PS: Une procédure est déjà en marche pour tenter de ramener ta mère, si tu veux y mettre ton grain contact Enoshima.

A la lecture de la lettre, Sioun ne parvint pas à réprimer sons sourire satisfait. Visiblement et à en noter l'éclat de ses yeux, sa lettre a eu l'effet escompté et il en a eu la réponse qu'il attendait. 'Ils ont mûrit" songea-t-il au fond de lui et cela l'enchanta. Sioun devenait à présent comprendre certaines choses, porter un peu de lumière sur certains obscurs. Saedrän ignorait tout de ce qu'allait faire Arcia et lui même, trop occupé à traquer la menace que représente Yogg Saron dans les confins d'Ulduar n'avait pu observer de loin et d'un seul oeil.

Cette affaire retenait cependant toute son attention.

sa prochaine étape serait de la simple observation. Il devait comprendre ce qui liait sa mère à Hyopë et surtout, les conditions dans lesquelles cela était venu à exister. Enoshima travaille à un moyen de ramener sa mère et il le laissera faire. Après tout, si il l'aime pourquoi pas. Lui même a mis sa vie en péril à plusieurs reprises dans le passé pour les gens qu'il aimait et pris tous les risques. Enoshima est encore jeune mais il a de la gnak et c'est tout ce qui compte.

...

[Joke]



[/Joke]

"Qu'est ce que tu as fait ?!? Ca ne devait pas se dérouler comme ça ! Tu as vu le résultat ? La mère d'Ishnudora est morte, ils vont se mêler de nos affaires..."

Moordred était visiblement mécontent, faisant les cent pas dans la salle ronde du sommet de la tour de Tête d'Ours. Pourtant il ne semblait pas en colère envers la créature qui se profilait devant lui. Les évènements n'allaient pas en son sens et il cherchait avidement une solution pour s'en sortir.

"Allons, mon fils... pourquoi diable te torturer tant l'esprit ? Ton ami est venu à moi pour lui venir en aide, je l'ai aidé. Je me suis même excusée pour tout ce que ton autre mère avait eu comme ennuis avec ta compagne... pardon, ton ex compagne."

La femme à la peau de nacre sous son vaste masque catalyseur se fendit d'un sourire moqueur mais ses yeux ne cessaient de sonder l'Elfe rageur, tentant de percer en lui les mystères de ses récents changements de vues. Celui ci stoppa un instant, jetant un regard noir. La créature aux formes féminines mais dont l'aura ne laissait aucun doute à une nature bien plus dangereuse que cela reprit une longue inspiration avant de parler à nouveau.

"Allons, vois le positif en tout cela, tu as trouvé une, sinon même trois voies vers le Rêve Emeraude... Et nous avons de nouveaux amis, enfin, des sujets d'étude, des pions avec qui nous défendre, attaquer ou progresser. L'ambassadeur m'a parlé d'un Eredar à capturer... je doute qu'il s'agisse bien de cela. Il n'en a en tous cas pas capturé un bien habituel. Tu dois bien te douter que ce que j'ai donné d'une main, je l'ai repris de l'autre... et désormais j'ai huit pattes pour me servir allègrement envers ceux qui n'en ont que deux pour se défendre de mes toiles. Je me suis attiré une faveur de sa part, mais aussi le cristal que je lui ai donné porte mon essence. Il n'a rien capturé du tout, il n'a fait que me mettre à disposition l'individu qu'il convoitait. Il est en MA possession, même s'il le tient dans ses mains.

Très sincèrement, mon fils, cet être est en tous point passionnant. Il n'est pas un vulgaire démon comme ceux qui suivent Sargeras, il a l'air d'un des nôtres, un des anciens. Ou alors il s'est défait de certaines chaînes pour aller plus loin que ses prédecesseurs. Malheureusement, ton ami n'a rien capturé de bien utile, sinon un fragment de l'être qu'il voulait contraindre. Mais cela nous laisse bien plus de pistes encore et des perspectives plus vastes encore. Ce fragment est une balise ou mieux encore, un moyen de communication. Il n'est à pas douter que ce démon avait vu la manoeuvre arriver et a plus laissé un espion qu'un traitre aux mains de ses jouets. Mais retournons cela à notre avantage, profitons de ce lien pour établir un contact avec lui, voyons ce que nous pouvons en tirer, lui et nous."

"Qu'est ce qui te fait dire qu'il veut quoique ce soit ?"

"C'est un démon, mon fils, s'il se dévoile c'est forcément car il veut quelque chose... s'il se met en avant c'est qu'il a besoin de quoique ce soit. Or ce démon semble posséder des clés pour ta quête... pourquoi ne pas court circuiter tes amis et traiter avec lui directement. S'il est bien un dicton démoniaque, c'est bien "Qui ne tente rien n'a rien". Enfin, moi je vois ça pour ton bien, le tien et celui de tes nouveaux Maîtres... Tu ne m'en as pas vraiment parlé, ne serait ce pas le moment ?"

"Tu n'as rien à savoir, démon. Ton retour est une preuve de leur puissance et de la façon dont ils savent gérer les pouvoirs de chacun à leur guise. Tu as raison sur certains points, mais tu n'aurais pas dû interférer aussi lourdement sur la Confrérie et surtout pas toucher à l'entourage direct ou indirect du She'ladrim. Même moi je l'évite alors que nous étions amis. A vrai dire je ne sais même pas comment il réagirait s'il savait ce que je fais."

"Mais nous n'avons commis aucun crime... même du temps où je le fréquentais il était déjà un gardien de l'équilibre et de la justice. Nous n'avons rien fait de mal... encore. S'il est bien une loi que je lui connais, c'est bien celle de ne pas s'impliquer à changer les choses, il les corrige ou punit. Mais tant que notre volonté n'est néfaste en rien, pourquoi s'en prendre à nous ? Ou il est aussi puissant que tu le crains et il sait donc forcément ce que tu fais depuis bien avant que tu ne décides de le faire ou alors il ne l'est pas tant que cela et il n'est donc pas un danger. Tu t'es attiré les grâces de sa fille et je t'en félicite, bien que j'ignore quel sorcellerie a été en ta possession pour se faire. Il ne s'en prendra pas à toi. Cesse de me dire que tu n'y est pour rien, je ne te crois pas... Quand à moi, je suis liée à ce monde. Sans la présence réelle de Dyscordia, je suis liée à ce lieu et ne puis m'en écarter guère longtemps sans y être instantanément téléportée. C'est contraignant, mais aussi je suis à nouveau indestructible, à moins qu'il ne détruise la cohésion de Kalimdor. Je suis comme le champignon qui se nourrit de l'arbre. Pour me déloger, il faut détruire mon hôte et je me nourris actuellement de l'énergie même de ce monde.

Laisse moi faire, mon fils. A quoi cela a t'il servi que tu me ramènes si tu ne puis pas me faire confiance ?"

"J'ai besoin de tes capacités et de tes connaissances. Teesha avait un pouvoir trop puissant et violent pour arriver à faire ce que je te demande, tout est histoire de finesse dans notre projet. Mais en parlant de confiance... je t'ai ramenée, mais je ne peux pas t'asservir. Pourquoi m'aider ?"

"Car je n'ai rien d'autre à faire pour m'occuper. Tu m'as sauvée du néant et des Limbes. En bon démon je n'aime pas avoir de dettes et m'en acquitte. Deuxièmement, je suis un membre de l'Ancien Ordre... depuis bien avant la création des mondes, nous observions, dirigions et manipulions nos semblables et nos inférieurs. Rien n'est plus adapté à moi que la manipulation, l'observation et la direction indirecte des choses. Je suis née pour cela. Ce monde ne m'intéresse pas, je ne l'aime pas. Quelque chose me dit que lorsque tu auras accompli ta tâche, il changera de face et dans un sens qui me plaira bien plus... j'en suis intimement convaincue.

Tu feras du monde mon nouveau terrain de jeu, c'est ce que me révèlent les Auspices et de cela, je ne puis qu'en être impatiente..."

Devant Alexstrasza à l'accord du repos du ver.


- Que les gens s'entretuent et se battent m'importe peu. Mais qu'une engeance du mal se permette de s'en prendre à mes proches, je ne peux le tolérer. Je suis le dernier arpenteur d'Azeroth. Les autres sont morts ou reparti. Quant à l'autre qui reste sa vision est brouillée au point qu'elle ne sait pas remarquer quand un ennemi se trouve devant elle. Le monde est assez corrompu comme ça. Ce genre d'individu n'est plus en rien toléré ici bas. Je vais remonter le cours du temps à l'époque où ma mère a fait sa rencontre écouter, observer qui il est, d'où il vient, ce qu'il veut, ce qu'il aime et déteste. Je vais faire de cette saloperie mon petit déjeuné à mon retour et le mater comme jamais aucun démon n'a été maté. Il est temps à présent que cela prenne fin. Ma soeur va avoir des enfants. Mon bonheur et m'a famille m'ont été pris, celui de ma soeur ne le sera pas. Hors de question !


Alextrasza observa longuement le She'ladrim avant de s'agresser à Chromie.


- Renvoie cet être à la destination et à l'époque qu'il souhaite. Fait en sorte qu'il trouve réponse à ses questions.

Elle se tourna ensuite vers Sioun puis s'adressa à lui d'un ton neutre.

- Nous sommes exaltés de ta présence, She'ladrim, tu as fait beaucoup pour nous et tu continues de faire beaucoup pour Azeroth. En allant avec les tiens combattre Yogg Saron. Sois béni et sois certain que nos pensées t'accompagnent dans ton voyage, protecteur.


Sioun remercia Alexstrasza comme il se devait avant de se rendre vers Tanaris et les mythiques grottes du temps mais avant ça, un passage vers le puits de Soleil s'imposa. Trop de choses lui avaient été occultées et ce qu'il avait laissé en tribut dans le puits de Soleil allait à présent lui servir grandement. Chaque murmure, chaque pensée, chaque action allait désormais lui être révélées.


Arrivé sur l'Ile de Quel'Danas, il entra dans le plateau du puits de soleil afin de communier comme il le fit quand le puits fut réanimé par M'uru. Dans sa transe il aperçu la vision d'un être étrange. Son corps semblait être dessiné d'étoiles disposée de manière à donner une silhouette.



Un être bien plus puissant que lui observant Azeroth en silence, attendant un signe qui sait. Tout à coup, il vit ce que l'observateur vit. Il vit le monde depuis l'espace puis il vit un fruit rongé par une vermine, un parasite une corruption sans nom. Azeroth est tel un fruit parasité. Il vit ensuite les défenseurs, les gardiens. Des êtres majestueux tels que les dragons ou autres créatures magnifiques. Tous à l'exception d'une poignée restèrent majestueux mais le reste devinrent des monstres que même les enfers auraient peur de regarder.


Ensuite sa vision se divisa en deux vision bien distinctes. L'une montrait les races unies marchant dans la lumière et l'observateur silencieux souriait. le fruit était redevenu sain et magnifique. L'autre montrait les envies personnelles, les mesquineries entre les races, la cupidité. L'observateur silencieux pleura et le fruit se retrouva rongé entièrement au point de devenir une planète morte.

- Ca n'est pas le puits de Soleil qui m'envoie ces vision. Mais un être infiniment plus puissant que moi dont je ressent la présence et les pensées, un autre comme moi mais lui a atteint une apogée que ma restriction à ce corps physique ne peut atteindre. Est ce une mise en garde ? Dois-je quitter cette position de neutralité afin d'agir en mortel que je suis et me responsabiliser à mon tour ?

Alors qu'il se posa cette question, des centaines de voix murmurèrent un oui au diapason. Cela le fit sursauter. Pour lui plus de doute, tout ce qui gangrène le monde doit être exterminé. Il n'y a plus de demi-mesures ni de compromis possibles.

Il lit la trame et ses secrets sans pour autant violer les vies privées des gens. Il cherchait juste les informations dont il avait besoin, faisant les liens entre les choses afin que sa vision soit complète...

Une des gardiennes attendait expressément Sioun et l'accueillit avec un sourire en le voyant. Après l'avoir guidé quelques minutes au travers de décors figés, elle lui désigna en silence une petite porte de bois, à peine visible sous d'épais branchages sans couleur, puis s'en alla après s'être inclinée, sans un mot, jugeant qu'une mise en garde était dans le cas présent bien inutile.


Les Tranchantes, Outreterre.
Les choses sont étrangement floues, tremblantes, fugaces, altérées... mais encore bien lisibles. Une présence de lumière est là. Jaillissante et chaotique, fuyante comme d'une outre déchirée qui laisserait inexorablement couler son eau pure, sa source de vie. Des sentiments se mêlent. C'est une automutilation, dont le geste provoque une souffrance. Mais pourtant pas une seule pensée envers la mort. C'est l'Amour que l'on déverse avec des larmes sur ce sable et cette poussière. Ces bracelets, cette chaîne d'or et de lumière, qui serrent le cou jusqu'à la nausée et l'étouffement, qui serre le ventre jusqu'au sang, qui serrent les jambes jusqu'à la chute. L'éclat s'éparpille en tout sens, imperceptiblement tel un cri silencieux et limpide.
Un peu plus loin sous les arbres, au pied d'une paroi rocheuse, un sombre dragon somnolant a levé la tête pour observer placidement cette curiosité, sans bouger davantage.
C'est un renoncement. Un refus. Une libération douloureuse. La kaldorei se tient à genoux dans la terre, la tête abattue en avant, ses mains crispées posées sur le sol comme des feuilles mortes en automne. Le vent chaud rabat ses longs cheveux blancs sur son visage. Sa peau est très pâle, livide.
Qui suis-je ?
Un fil étrange flotte au vent, imperceptible, insaisissable, sortant par la brèche de lumière. Où mène t-il ? Sioun tend la main et le saisit, puis en tirant un peu dessus, le décor tourne autour de lui. Le vent est froid et mordant. Il court sur la neige, faisant danser la poudreuse. L'horizon est masqué par une brume de flocons furieux. Deux kaldorei marchent lentement. L'elfe entoure les épaules de la femme avec ses bras. Elle se protège le visage avec une main, mais Sioun les reconnait. Jaelmuun et Welynn. Il avancent tout droit, le visage incliné vers le sol, puis s'arrêtent un peu plus loin au bord d'une paroi. De la glace, bleutée, brillante, translucide. L'homme se met à genoux, puis la femme l'imite. Lentement, un visage se dessine derrière la paroi. Celui de Kashoch, géant de glace du Berceau de l'Hiver.
Le vent fait claquer leurs capes et leurs fourrures. Les deux elfes se relèvent avec peine et semblent ne rien dire. Ils s'écartent de la paroi, et Kashoch, toujours très lentement, la franchit peu à peu. Une fois complètement de l'autre côté, il s'agenouille et tend une main ouverte, sur laquelle se trouve un cube de glace renfermant une fleur de givre magnifique, d'un blanc éclatant mais aux reflets violacés.
Le kaldorei s'en approche doucement pour saisir le cube, puis lève la tête vers le géant.
"Au nom de l'ancienne amitié que vous entreteniez avec mon père, nous prendrons soin de votre engeance, comme de notre propre fille."
Le géant de releve, puis lentement, retourne derrière sa paroi, dans l'obscurité. La kaldorei tremble, mais ce n'est pas de froid. Ses yeux exorbités demeurent fixés sur la fleur, qui semble lui inspirer plus de crainte que le géant en lui-même. Elle laisse échapper un soupir de buée et regarde son compagnon, qui dépose doucement le cube auprès d'eux et vient saisir tendrement les épaules de sa compagne. "Que ce soit de ton entière volonté, ma femme." Elle lui lance alors un petit sourire obligé pour le rassurer, puis sans un mot, sort une main tremblante et emmitouflée de son manteau pour la poser doucement sur la joue de son compagnon. Puis, avec milles précautions, ce dernier soulève de nouveau la curieuse fleur et son écrin de glace, puis ils repartent tous les deux à travers la tempête, pendant que derrière eux, une main du géant de glace reste contre la paroi de glace. Kashoch les regarde partir.

Dans une violente torsion, le fil s'échappe de la main de Sioun. Le décor tourne comme s'il était pris de vertige. L'air des tranchantes est chaud et déforme le chemin à l'horizon, sur lequel ondule lentement une silhouette sombre, qui s'approche paisiblement. L'érédar se dirige vers l'elfe, qui s'incline petit à petit en avant. Il s'agenouille auprès d'elle, et d'une main, la retient par l'épaule juste avant que sa tête ne heurte le sol. Il la relève légèrement et l'observe un moment.
Tu ne veux pas mourir, elfe. Alors que signifie ce geste ? Sa main devient sombre et translucide, traversée par une multitude de serpents d'ombre. Je vais t'offrir une seconde chance. Celle qui t'a manquée. Tu n'auras qu'une seule obligation. N'accepte jamais plus aucun maître. Ne gâche pas de nouveau ce que tu portes. Nous en chercherons ensemble le sens. Je ne commettrai pas les mêmes erreurs qu'eux.
Sa main plonge dans l'abdomen d'Arcia, la faisant étrangement réagir par un haut-le-coeur. Ses paupières s'ouvrent, ses yeux se révulsent.
Inutile de garder le souvenir de tout ceci pour le moment, mais je serai toujours non loin. A toi la charge de survivre, à présent. Je t'offre un sursis. Si tu échoues, tu seras à mon service.
Alors qu'Arcia ne bouge plus du tout, il la dépose inerte sur le sol poussiéreux, la regarde un instant. Puis lève la tête un instant vers le ciel. Certains parmi nous disaient que l'ombre de la mort et de la destruction viendrait nous réduire en esclavage, et que nous devions choisir de la rejoindre pour survivre.
Mais certains disaient que ceux qui choisiraient de rejoindre celle qui se présenta bientôt comme la Légion Ardente périraient tous et entraîneraient notre peuple à sa perte, car parmi les mondes créés par les titans naîtrai la volonté de la vie, une puissance lumineuse même insoupçonnée des titans eux-même. Et alors, afin de vaincre l'armée des démons, et son éclat sera d'autant plus fort que ces mondes seront d'eux-même corrompus. Ainsi dans l'unique volonté de détruire tout mal, la vie se brûlera et se consumera d'elle-même...
Mais en attendant, ne me déçois pas.

Puis lentement, il reprend sa route.
Des ombres se déplacent tout autour... cette vision du passé est très altérée, chaotique. Il y a comme... des décalages, des absurdités, des illogismes. Il manque certaines couleurs. Par endroit, il n'y a plus rien. Ce n'est ni noir ni blanc, c'est juste vide.
Doucement, l'air s'assombrit, un vent glacial se lève et semble chasser la terre autour du corps sans vie de la prêtresse. Un cri strident retentit. Des volutes d'ombre se dégagent du corps d'Arcia telles des tentacules, et la soulèvent peu à peu en la redressant, tirant sur sa peau et ses bras. Ses yeux sont noirs, et des éclats d'ombre en jaillissent, contrastant violemment avec l'extrême pâleur de son visage. Sa bouche grande ouverte crache autant le murmure de la mort qu'elle aspire l'air qui manque douloureusement.
Elle se... non ! Elle va mourir. Sioun est est convaincu. Ceci n'est... ça ne ressemble pas à un simple voyage dans le passé... elle va mourir !
Puis, comme si une force imperceptible la heurtait dans un éclat de lumière, elle est projetée plusieurs mètres en arrière. Le vent est tiède et le soleil plombe la poussière de la route d'une onde sourde et paisible. Arcia se relève péniblement, lentement, cherchant à distinguer autour d'elle. Courbée, elle se tient la tête un instant pour remettre vainement ses idées en place. Délaissant ses cheveux salis en pagaille, elle se met en route en titubant en quête d'un endroit plus discret et plus frais.

Tout se met soudain à tourner. Sioun a le sentiment d'être revenu dans le présent. Puis il comprend. Ce passé est beaucoup plus récent, et ce qui l'intéresse n'est pas ici.
Voyageant par ses propres moyens, et le plus discrètement possible jusqu'à Auchindoun, il parvint à temps pour apercevoir sa mère s'agenouiller près d'un autel autour duquel sont rattachées des centaines d'âmes en peine, dont les plaintes murmurées emplissent l'air d'un souffle omniprésent.
Enoshima est là. Il la regarde sans comprendre. Moordred est avec eux, une lame maudite dans la main. Une lieuse d'âme d'Auchindoun, faite pour détacher entièrement l'âme d'un corps et la priver d'identité, afin de la manipuler plus facilement, la collecter, la rendre plus malléable. Sans hésiter, il l'enfonce vivement dans le dos de la dame de givre, entre les cotes, jusqu'au coeur et ne s'arrêtant qu'à garde contre peau. Arcia s'effondre sans un cri, mais l'air vibre. Une bulle d'ombre éclate près d'elle. Un portail s'ouvre, et un serviteur de Hyiopé apparaît, manifestement enragé, gesticulant, hurlant.
Enoshima semble tétanisé, pendant que Moordred recule de quelques pas, légèrement affecté.
Le serviteur exige des explications, mais en vain, lorsqu'une masse s'abat sur son crâne, fracassant l'arrière du casque hideux qu'il portait. Sonné, il tombe à genoux. Hakutao se révèle, puis sans attendre, sort une pierre étrange et la colle violemment sur le visage du serviteur, qui finit par s'effondrer inconscient.
Sioun, caché un peu plus loin, entend du bruit et se rétracte un peu plus dans sa cachette, juste à temps pour voir passer Mangabey sans être vu. Le chaman se dirige vers le groupe.
Le serviteur semble revenir à lui, sans comprendre ou il se trouve, mais se fait aussitôt prendre à parti par Enoshima, puis Hakutao, qui range précieusement la pierre dans ses affaires.
Au bout d'un moment, Enoshima prend le corps d'Arcia dans ses bras, siffle sa monture, puis l'emporte.

Un parchemin arrive à la Confrérie. Il n'est pas fermé ni placé dans une enveloppe, juste replié délicatement mais laissant à tout venant le loisir d'en consulter le contenu.

Sur le pli de la lettre, un simple cachet représentant une araignée stylisée surmontant trois mots écrits avec des arabesques longues et généreuses.



Très cher Ambassadeur,

Je me permets de vous faire parvenir ce mot pour vous rassurer: vous ne m'êtes plus redevable de quoique ce soit.

Votre supérieure est venue modifier les termes de notre accord afin de vous débarrasser de toute dette envers moi. Toutefois, je suis très étonnée que vous soyez allé vous cacher dans les jupes de cette demoiselle au lieu de simplement venir m'en parler vous même. Que dans la précipitation vous ayez omis de poser des limites à notre entente et que vous aviez voulu venu en discuter aurait été... et vous le savez... très loisible pour moi, vous savez la solitude qui m'afflige et le plaisir que j'ai de votre compagnie pour palabrer.

A vrai dire, ma langue a peut être fourché, les vieilles habitudes faisant, mais je comptais vous demander un service futur si d'aventure des ennuis frappaient à ma porte. En quelques sortes, je souhaitais qu'en vous aidant, nous devenions amis ou tout du moins j'osais espérer que vous me rendiez la pareille.

Mais je vois que le simple fait d'attendre de l'aide de vous et vos employeurs est un problème.

Ne vous inquiétez pas, je ne vous en veux pas, il n'est pas d'autre sentiment en moi négatif que la déception mais n'ayez crainte, à cette chose je suis rompue depuis long.

Je finirai donc en vous confirmant que si jamais j'avais des difficultés, je m'abstiendrai de votre aide. Je vous demande en retour toutefois de ne plus faire appel à mon aide si c'est pour après me traiter comme la pire des manipulatrices. Je ne suis venue à personne, c'est vous qui êtes venus à moi. Je vous ai aidé librement et l'on me traite comme si je vous avais pris la vie.

Adieu, Ambassadeur. Puissent vos voeux tous se réaliser.

Dame L. Dyscordia

[HRP] Je sens qu'il y en a une qui va se faire rentrer dedans quand Haku va revenir dans 3 semaines... ^^ [/HRP]

Hakutao a écrit:

[HRP] Je sens qu'il y en a une qui va se faire rentrer dedans quand Haku va revenir dans 3 semaines... ^^ [/HRP]

HRP : Je te prierai de ne pas engueuler Ishnu dans son état non mais !

[Hrp] Ho flute, il me restait une cuillère de fiel... je vais corriger ça. [/hrp]

P.S. Bien que j'aie tenté de refuser, votre supérieure a insisté pour que je prenne le fragment.

Je la lui renverrai comme elle me l'a demandé, puisque vous ne semblez même pas voir assez de sa confiance pour gérer cet objet vous même. Je regrette d'autant plus que même votre parole envers votre ami Moordred se remonnaie et se renégocie.

Je dois avoir perdu mon acuité à jauger les gens capables ou dignes de confiance... ou les deux.

Amicalement toutefois.

[HRP]
*note pour son retour*

1/ Tapper Lois puis la railler définitivement de la liste "personnes de confiance"
2/ Eradiquer Lloth et toutes les personnes scuceptibles de près ou de loin d'avoir des rapports amicaux ou neutres avec elle.
3/ Apprendre à pêcher au fiston

[HRP] Attends ne t'emballe pas, la ce n'est que la situation après 1 journée d'absence. Imagines au bout de 3 semaines

[HRP]
Je crois que je vais arrêter d'aller sur le fofo ça va me déprimer... -_-"

Hakutao a écrit:

[HRP]
*note pour son retour*

2/ Eradiquer Lloth

Voilà.... tu aide les gens gentillement et on te traite comme un monstre puis on veut te tuer... C'est pas comme ça qu'elle va apprendre a être une gentille petite démone...

Donne une carotte à un âne il te fera des crottes...

Hakutao a écrit:

et toutes les personnes scuceptibles de près ou de loin d'avoir des rapports [...] neutres avec elle.

Alors là... lol.

Vu que tout le monde s'en fout, go tuer 99,98% du serveur PJ et PNJ [/HRP]

[RP... ou presque]

Touché par la douleur de sa mère, Moordred descendit sur le promontoire rocheux qui dominait Azshara... au loin la mer bruissait doucement. Il pouvait voir les Nagas en bas, victimes de leur sort, prisonniers de leur nature... coupables d'exister...

Et un chant s'éleva de lui même de sa gorge.

Alors en ce lieu ô combien naturel, il se mit à entonner une chanson puissante et symbolique, l'on pouvait voir sur son visage que les mots l'habitaient tant il semblait habité par ce qu'il disait. Hakutao représenté par un petit enfant, Loïciane par la jolie anglaise...



(c'est pas moi qui ait commencé à Flooder !!!)

[/heuuu.... en tous cas pas du RP]

Moordred a écrit:

Alors là... lol.

Oui oui, c'était le ton à donner à l'ensemble de la déclaration ^^

Pour ta vidéo..... xD T'abuse!!

/HRP

JayJay Ishnu la musique, Halo soudtrack

C'est quand même dingue qu'il soit impossible de rester RP dans un post RP.

*se demande quel smiley il va mettre*


?

?

*pathetic*

J'avoue j'osais pas le faire remarquer xD
m'enfin ça n'empeche rien !

Ewe Halo a quelques soundtracks très sympas...

(Ajout sur le post du voyage dans le passé de Sioun. Il n'y a pas tout bien entendu, mais c'est difficile de tout mettre. A Sioun de poser des questions, et/ou aux présents d'ajouter ou préciser des détails)

La vision de sa mère s'effondrer l'interpella mais ce qui retenait toute son attention était la remarque de cet étrange entité au sujet de la vie se consumant d'elle même. Il devait en savoir plus mais celà viendrait avec le temps.

Il devait trouver un moyen de parler à sa mère sans interrompre le cours du temps ou du moins en faisant le moins de vague possible. Il devait savoir ce qui se passe savoir ce qui c'est passé à Darnassus alors qu'il n'étais pas encore né. Son père en avait eu un avant goût mais Welynn était restée très hermétique. C'est avec elle que Sioun devait parler et obtenir des informations mais comment s'y prendre ?

Une idée lui viendrait en chemin.

Il jeta un dernier regard sur l'assemblée fusillant du regard ceux présent, furieux qu'il était de n'avoir pas été convoqué alors qu'il s'agissait ici de sa propre mère. L'heure de régler les comptes n'était pas arrivée mais de toute évidence, cette dague serait un précieux outil dans le futur. Hyopë était de toute évidence celui qui avait redonné ce corps à sa mère et non Onirion. Le Daelündir aurait été un bien meilleur cheval sur lequel parier songeat-il.

Il devait savoir ce que sa mère cachait au fond d'elle. Un élément de réponse devait être quelque part.

Il parti en quête de cette réponse et remonta encore le cours du temps...

Allée du Meurtre.

Les lumière volontairement chiches et ténues laissaient de vastes ombre envahir la place comme des fantômes paresseux veillant à aspirer les créatures qui auraient la naïveté, ou la folie de croire qu'elles verraient le lendemain. La folie régnait sur Lune, la folie et nervosité. en ces lieux où la météo était maîtrisée, il n'était jamais question de pluie ou d'orage. Et pourtant combien en des instants pareils une douce intempérie fût elle nécessaire pour nettoyer les énergies et les tensions viciées de la cité.

Les deux gardes qui gardaient le passage entre l'Allée et la Cour du Soleil ne craignaient ni les ombres ni ceux qui s'y dissimulaient. Toutefois pour rien au monde ils n'auraient accepté de faire une simple ronde dans les ténèbres mouvantes et dangereuses.

Un homme de grande stature se présenta devant les gardes. D'abord circonspects, ils s'apprêtaient à mettre en garde le visiteur non renseigné et lui proposer de prendre le détour par la Place des Pérégrins et la Bourse Royale pour traverser la ville. Mais lorsqu'ils aperçurent à qui ils avaient à faire, leurs yeux s'écarquillèrent de surprise et ils se mirent au garde à vous. Le masque qui recouvrait le bas du visage de cet homme n'était pas là pour le rendre méconnaissable, il était même réputé pour cela. D'un geste il intima aux deux hommes en armure de se taire et de ne pas se faire remarquer. Ils baissèrent la tête en signe de salut, un poing sur le coeur. En passant, il posa la main sur l'épaulière de celui de droite pour lui signifier muettement sa satisfaction.

Arrivé en haute d'une longue volée d'escaliers, il s'engagea sur une terrasse à sa droite. Les lieux étaient légèrement plus illuminés par les cristaux artificiels d'éclairage de Lune d'Argent. Mais même la lumière ici n'était que la complice de l'ombre. Astucieusement placés - ou déplacés à cette intention - les petites cours sous les avancées n'en étaient que plus noires. L'homme s'avança, nullement impressionné par les lieux.

Un bruit dans un recoin, il y porta le regard. Un démoniste de bas niveau s'adonnait à la luxure avec sa succube contre un mur. A en voir la joie qu'il éprouvait, il devait fraichement revenir de Fossoyeuse, ravi d'avoir réussi encore une initiation sur sa voie et cette fois ci, la créature qu'il avait sous ses ordres était plus agréable que le Marcheur ou le Diablotin. Une idée germa dans l'esprit de l'observateur : s'il savait à quel point son démon qu'il semblait avoir sous sa coupe allait insidieusement et inexorablement inverser cette tendance. Mais il chassa cette idée, il était bien mal placé pour le critiquer. Surtout ce soir. Il toussa légèrement et le coquin démonophile se retourna, les traits courroucés qu'on le dérange, surtout ici où la tranquillité était quasiment garantie, surtout pour les choses réprouvées par la morale.

Mais d'un regard, il le reconnut et se rhabilla, rouge de confusion et de crainte. Il fuit le plus discrètement possible.

"C'est donc cela Lune d'Argent ? Ce rêve que toi et Kael'Thas vouliez créer ? Rien de plus qu'une façade jolie sur un cloaque hideux."

La voix suave et sombre sortait de nulle part... Pourtant l'homme se tourna vers une contre allée enténébrée et s'y dirigea d'un pas lourd comme s'il rechignait à aller à la rencontre de ce son. Bien que ses yeux se fussent déjà acclimatés à l'absence de lumière, une forme sortit des ombres, comme prenant naissance en elles. Une femme se forma, sa peau était blanche comme le marbre et sa chevelure noire comme l'ébène. Instinctivement, sans même y penser, il fit glisser ses doigts dans les longs filaments doux comme la soie. Un sourire naquit sous le masque, conséquences de souvenirs passés, même si la suite et les conséquences en furent douloureuses. Dans un mouvement aussi naturel que celui de l'homme, elle vint se blottir contre lui, à la fois lascive et provocante elle semblait pourtant avoir besoin de sa stature et de son réconfort. Il savait pertinemment que chaque geste était étudié pour lui plaire, pour correspondre à ce qu'il recherchait chez une femme. tout cela n'était que façade, représentation et pourtant les souvenir l'assaillaient. Il voulait encore étreindre ce corps comme quand il lui appartenait. Ils savait qu'elle avait été sa perte, une distraction offerte par Illidan alors que le monstre pervertissait son ami et roi. Mais pourtant, comme ces nobles accrocs au cristaux de mana, il savait qu'elle provoquait encore une fois sa perte mais la désirait plus que tout.

"Rommath... je puis toujours lire en tes yeux comme dans un livre. Mon vieil ami, comme le temps a passé. Il ne t'a guère épargné.

- Ta voix a changé, ton énergie aussi.

- Est ce vraiment si grave ? Tu sais bien que nous avons toujours été deux à partager ce corps... c'est même me trouver en elle qui t'a toujours tellement attiré. Une énigme... et des promesses de félicité. Illidan savait choisir ses agents. Mais tout cela n'est plus d'actualité et ne change plus rien vous avez perdu contre lui, il a perdu contre Arthas, j'ai perdu moi aussi, le monde a changé mais sous aucune des formes que nous quatre recherchions.

- Alors pourquoi cette demande ?

- Il reste un jeu qui se joue et j'ai besoin d'en gagner une manche et pour cela tu m'es utile. Tu as bien deviné, je ne suis pas tout à fait Dyscordia mais je sais très bien quels crimes tu as commis envers ton peuple et toute la bonne volonté que tu avais à faire son bien s'est évanouie lorsque Kael'Thas s'est allié à Kil'Jaeden. Tu seras un traitre et traité comme tel. Donne moi ce que je t'ai demandé. Je n'ai que très peu de temps.

- Après cela serons nous quittes ?

- Non.

- Te reverrais je ?

- Non, à moins que j'aie à nouveau besoin de tes services.

- Je pourrais te détruire ici même, tu sais.

- Et tu te précipiterais dans des ennuis sans fond. J'ai bien sûr assuré mes arrières, tu le sais."

Résigné, le Grand Magistère sortit une chemise reliée de cuir frappé au sceau des paladins de Lune d'Argent. Il la donna à la femme qui s'écarta doucement pour prendre le cadeau. Même en ce moment où il savait qu'elle se jouait de lui, il n'avait en tête que le regret de ne plus ressentir cette étreinte alors qu'il se savait joué, il luttait pour chasser de son esprit tous ses plans pour lui plaire et peut être pour la conquérir. Il la haïssait profondément et le seul sentiment qui surpassait cela en lui en ce moment était le désir qu'il éprouvait d'elle, un désir qu'il savait impossible à assouvir.

" Les études sur le Naaru, spécifiquement la partie qui traite de la façon dont l'Ordre des Paladins de Lune ont artificiellement recrée l'équivalent du Bouclier de Lumière. Le secret de l'invulnérabilité. C'est ce que tu voulais ?

- Oui.

- Mais cela ne te servira à rien, tu n'es pas d'une essence similaire.

- Ce n'est pas pour moi, tu n'as pas à en savoir plus mais... Rommath ?

- Oui ? Dit il dans un souffle d'espoir.

- Merci tout de même. Parfois on fait de mauvaises choses pour une bonne raison. Dommage que pour toi cela aie en plus provoqué la perte de ton peuple.

- Je sais, souvent j'y repense, ça me hante. Mais si tu savais le nombre de fois où..."

Mais il se tût. Elle s'était évanouie dans les airs.

Vouté et jeté sans ménagement dans les souvenirs les plus douloureux de son être, prisonnier encore une fois de sa détresse et la solitude de ne pouvoir se confier à personne, il rebroussa chemin. Il traversa les ténèbres comme s'il avait du mal à les percer, comme s'il avançait dans un liquide vertical. Les lieux étaient vides.


Mais pas si vides que cela.

Deux yeux observaient le départ du Magistère... le tuyau était bon, la discussion intéressante.

Loïciane sortit de sa cachette après s'être assurée que plus personne ne se rendrait compte qu'elle avait espionné toute la conversation.

Mais pourquoi Lloth s'intéressait elle aux pouvoirs des paladins ?